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ACFAS : L’engagement : un facteur de réussite en littéracie

Colloque

Du 11 mai 2022 au 12 mai 2022

Ce colloque proposera une réflexion sur le développement de pratiques littéraciques chez les apprenant·es de tous niveaux en lien avec des démarches pédagogiques pensées comme engageantes. Précisons d’emblée que la notion d’engagement est entendue ici selon l’optique de la psychologie culturelle (Bruner, 2008 ; Chauveau et al., 2011 ; Barth, 2002) ou encore au sens de l’empowerment (Baqué, Biewener, 2013), dans l’acception éthique et émancipatrice de cette notion conçue comme levier de construction du sens en situation d’enseignement-apprentissage du français écrit. 

La réflexion sous-jacente à ce colloque s’enracine dans une série de constats qui portent sur le faible degré de maitrise de la compétence écrite en fin de scolarité et au-delà de l’école, dans tous les pays francophones de l’OCDE (PISA, 2018).  Cette question de maitrise de l’écrit à tous les âges de la vie préoccupe depuis plusieurs décennies les didacticiens de l’écrit (Dabène, 1987 ; Reuter, 1996 ; Barré-de-Miniac, 2000 ; Delamotte-Legrand et al., 2000 ; Nonnon et Goigoux, 2007) et les sociologues (Lahire, 2008 ; Bonnery et Joigneaux, 2015 ; Bautier, 2006 ; Rochex, 2011). Le dernier ouvrage de Bernard Lahire (Enfances de classes, Seuil, 2019) dénonce ce « grand scandale » consistant à oublier les inégalités scolaires qui apparaissent dès le plus jeune âge et constituent le ferment des « inégalités d’accès à l’écrit ». 
 
Pourtant, les travaux privilégiant des approches pédagogiques efficaces en littéracie sont nombreux (voir notamment les travaux en francophonie de l’AIRDF depuis les années 1980) mais ont du mal à pénétrer et à transformer en profondeur les pratiques pédagogiques. Cette situation qui se répercute sur le terrain aux différents niveaux de la scolarité et au-delà conforte l’idée de la nécessité d’une refondation de l’enseignement-apprentissage du lire-écrire (Bucheton, 2014). 

Dans le cadre du colloque, nous proposons d’aborder cette thématique en prenant le contrepoint des discours de déploration sur « la baisse de niveau », et en mettant la focale sur les pratiques pédagogiques qui favorisent le développement d’une « posture littéracique » (Rispail, 2020).

Plus précisément, il s’agira ici d’explorer la face cachée de la didactique de l’écrit, en donnant la parole aux acteurs et actrices de terrain, par le biais de recherches collaboratives, et en présentant des pratiques pédagogiques engageantes ayant fait l’objet de travaux de recherche restés souvent confidentiels.

L’engagement en littéracie sera abordé dans toutes ces dimensions (verbale, psychologique, affective, corporelle, comportementale) (Fredricks et al., 2004 ; Boch, Frier & Rinck, 2021), du côté de l’apprenant comme de l’enseignant·e/formateur·ice. Il s’agira moins de « prouver » ou de mesurer les effets de l’engagement que d’illustrer/qualifier l’impact bénéfique de ces pratiques sur l’établissement d’un contexte favorable aux apprentissages dans le domaine du lire-écrire.

Enjeux

Malgré le grand nombre de travaux inscrits en didactique de l’écrit d’une part, et la professionnalisation accrue des enseignant·es (professeur·es d’école et enseignant·es de français) d’autre part, les pratiques pédagogiques sont peu irriguées par ces apports face à des besoins croissants dans le champ de la littéracie (cf. par ex. Goigoux, 2017).  Un tel colloque trouve ainsi toute sa pertinence. Les enjeux sont nombreux et importants :
  • Au sein de la réflexion dans le champ des littéracies, déplacer la focale en plaçant au centre les pratiques pédagogiques engageantes en tant que vecteur de réussite du lire/écrire à tous les niveaux de la scolarité, et, au-delà, dans la formation d’adultes.
  • Mettre en valeur les recherches collaboratives impliquant des praticien·nes issu·es de cultures disciplinaires, géographiques et institutionnelles diverses et exploiter ce creuset multiculturel pour le renouvellement des approches didactiques.
  • Mutualiser des approches éprouvées dans les classes et les discuter à la lumière des avancées théoriques dans le champ des littéracies et des expertises propres aux participant·es relevant de différentes communautés géographiques (régions francophones distinctes) et institutionnelles (enseignant·es à différents degrés de la scolarité, formateurs·ices d’adultes, chercheur·es).
 

Objectifs

Dans le sillon des enjeux énoncés ci-dessus les objectifs du colloque peuvent être formulés à leur tour de la façon suivante :
  • Créer une dynamique entre des équipes travaillant sur la même thématique.
  • Donner la parole aux praticien·nes, leur permettre de formaliser leur expérience via l’écriture scientifique, et ainsi valoriser leurs travaux en les rendant diffusables. Les contributions recherche/terrain sont nombreuses mais sont peu relayées par les canaux institutionnels. Or, elles méritent selon nous plus de visibilité scientifique, notamment dans le cadre de la formation d’enseignant·es, en apportant des réponses inédites et en ouvrant des perspectives d’une grande richesse.
  • Donner à voir et promouvoir une autre façon de faire de la recherche en montrant la pertinence de formats moins académiques (chantiers en cours, récits de pratiques, projets collaboratifs émergents, etc.) peu pris en compte et participant pourtant foncièrement au fonctionnement et au dynamisme des équipes de recherche.
 

Axes thématiques du colloque

Chacune des propositions de communication devra s’inscrire plus particulièrement dans l’un des axes suivants :
  1. Le cadre conceptuel : quels sont les jalons théoriques de l’engagement en littéracie ?
  2. Les aspects méthodologiques : quels observables de l’engagement ?
  3. Les démarches/dispositifs engageants : quels sont les invariants de l’engagement, susceptibles de se décliner de multiples façons dans des contextes différents ?
  4. Les gestes professionnels : comment mettre en œuvre concrètement une pratique professionnelle engageante (à la fois pour les apprenant·es et les enseignant·es/formateurs·ices) et émancipatrice ?

Partenaires



 

Date

Du 11 mai 2022 au 12 mai 2022

Modalités de soumission

Rédigées en français, les propositions de communication devront être de deux pages maximum (hors bibliographie). Les propositions doivent être envoyées au plus tard le 25 janvier 2021 à l’adresse suivante : catherine.frieratuniv-grenoble-alpes.fr (catherine[dot]frier[at]univ-grenoble-alpes[dot]fr)

Format des communications et déroulement du colloque
Le colloque se déroulera sur deux journées, en bimodalité (en présentiel et à distance) à des horaires compatibles pour les publics européens et canadiens (soit de 8:00 à 14:00, heure locale québécoise) sous la forme de communications orales de type volontairement varié (compte rendu de recherche ; présentation de chantiers en cours ou à venir ; récits d’expériences et analyse réflexive). Chaque communication durera 25mn et sera suivie d’un temps d’échange de 20mn. Les personnes ne pouvant se déplacer présenteront leur communication à distance.

Calendrier

• Date limite de soumission : 25 janvier 2022
• Notification aux auteurs et autrices : 7 mars 2022
• Programme préliminaire : mi-mars 2022
• Date limite d'inscription : 20 avril 2022
• Dates du colloque : 11 et 12 mai 2022

Publié le 10 février 2022

Mis à jour le 10 février 2022