Aller au contenu principal

Aspects et enjeux sociaux du langage

Activités collectives, Séminaire

Le 17 novembre 2022

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Etienne Baldayrou (Laboratoire Lidilem, UGA).

Analyse de la relation horizontale et verticale dans la somniloquie
Loin de l'image paisible et de quiétude qui les accompagne fréquemment, le sommeil et les rêves peuvent être le théâtre d'une activité verbale, intense et extériorisée. En effet, certains dormeurs peuvent produire au cours de leurs nuits agitées des productions s'étalant d'un continuum allant de « simples » sons, à des mots, des énoncés voire des bribes de conversations, que l'on nomme somniloquie et qui apparaît dès lors comme une fenêtre directe sur notre univers onirique. Bien que fascinant, ce phénomène est resté peu étudié jusqu'à aujourd'hui, mais une étude récente (Arnulf et al., 2017) a démontré le caractère interactif et fréquemment violent de ces interactions oniriques. Mon intervention proposera une description des relations horizontale et verticale en jeu au sein des interactions oniriques, et plus précisément de la gestion de la distance, de la relation interpersonnelle, ainsi que de la gestion des faces, de la violence verbale et de la politesse linguistique au cours du sommeil, chez 4 sujets somniloques enregistrés directement à leur domicile sur plusieurs nuits. Au-delà, je tenterai de démontrer si la somniloquie, produite à partir d'un cerveau endormi et par un locuteur dénué d'une pleine conscience, possède des caractéristiques qui lui sont propres ou bien si elle fonctionne sur le modèle du langage diurne.
Arnulf, I., Uguccioni, G., Gay, F., Baldayrou, E., Golmard, J.-L., Gayraud, F. et Devevey, A. (2017). What Does the Sleeping Brain Say? Syntax and Semantics of Sleep Talking in Healthy Subjects and in Parasomnia Patients. Sleep, 40(11). https://doi.org/10.1093/sleep/zsx159

 

 


Dominique Dias, (Laboratoire ILCEA4, UGA).
Politiquement (in)correct : les polémiques métalangagières sur Twitter.
Le politiquement correct vu comme une forme d’interventionnisme langagier et son dérivé le politiquement incorrect sont fréquemment convoqués pour prendre position sur le langage. Ces deux expressions sont considérées comme des notions dont l’emploi est inflationnaire dans les médias et dont le contenu sémantique reste vague. Les débats qu’elles suscitent tendent par ailleurs souvent à polariser les clivages idéologiques. Le propos portera ici sur un corpus en français et en allemand de polémiques métalangagières sur Twitter : il s’agit de prises de positions sur le langage faites dans l’adversité (implicite ou adressée) et qui mentionnent le « politiquement correct ». On verra tout d’abord que le sens que donnent les twittos au politiquement correct diffère souvent de son sens originel encodé dans les dictionnaires. Aussi le politiquement correct sera-t-il appréhendé comme formule (au sens de Krieg-Planque) pour montrer dans quelle mesure son emploi dans les échanges en ligne permet surtout d’organiser les rapports de pouvoir et participe de la reconfiguration des normes langagières.

 

 

Date

Le 17 novembre 2022
Complément date

16h30-18h30

Localisation

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle D205 bis

Publié le 16 septembre 2022

Mis à jour le 20 février 2024