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Le 21 janvier 2015
Une des toutes premières choses que l’on apprend dans nos cours de linguistique est combien il est difficile de décider si une certaine variété linguistique constitue une langue ou un dialecte d’une autre langue. Les exemples qui remettent en question toute tentative de définition et les zones floues abondent. Cependant, dans leur recherche, plusieurs linguistes n’y repensent guère plus. À moins qu’ils ne travaillent sur une variété dont le statut n’est pas clair. C’est, du moins, ce qui m’a amenée à me pencher sur cette question à propos des deux variétés auxquelles je consacre mon programme de recherche, le picard et le québécois.
Après avoir brièvement passé en revue les problèmes soulevés par cette question et quelques tentatives de réponses, je considère chaque variété tour à tour. Chacune pose, dans certaines formes au moins, des difficultés de compréhension certaines à un auditeur francophone, ce qui, selon certaines définitions, les rendraient éligibles au titre de langue. Dans chaque cas, des prises de position vont d’ailleurs dans ce sens, mais aussi dans le sens contraire... Mon approche consiste à analyser les productions linguistiques produites dans des contextes formels afin de déterminer le degré d’autonomie qu’entretient chaque variété en relation avec le français. Une telle analyse révèle des approches diamétralement opposées dans les deux communautés : si le mouvement de revitalisation du picard choisit de marquer l’autonomie du picard en favorisant l’emploi de constructions typiquement picardes, les Québécois affirment, pour leur part, leur appartenance à la francophonie internationale en adoptant une norme québécoise qui leur permet à la fois de communiquer avec les autres francophones et de marquer leur identité propre.
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