- Imprimer
- Partager
- Partager sur Facebook
- Share on X
- Partager sur LinkedIn
Le 30 janvier 2014
Les rapports de conjonction/disjonction entre actants dans les constructions transitives bivalentes et trivalentes
Cette communication a pour objectif de montrer que la construction transitive [N1 V N2/S V O] possède une signification complexe mais cohérente. Si la conception de la transitivité prototypique (par exemple "Luc a cassé sa montre", "Luc a étranglé Marie") défendue par les approches cognitives (Lakoff, Taylor, Soblin), fonctionnelles (Hopper et Thompson) ou typologiques (Lazard), ont mis en lumière des éléments pertinents (en particulier l’explication des alternances, l’universalité de l’expression de l’action typique par une construction bi-actancielle), bon nombre d’emplois, qui ne se laissent pas saisir par l’idée d’une signification centrale, restent inexpliqués. De plus, la méthode statistique dite des collostructions, montre que les emplois transitifs non typiques se révèlent, en fait, plus nombreux que les emplois prototypiques dans les conversations d’adultes ou d’enfants (les verbes mettre, comprendre, prendre, voir, entendre, connaître, etc.).
Bien loin de considérer que les emplois non prototypiques seraient des extensions des emplois prototypiques (Givon), je montrerai, au contraire, qu’ils sont premiers, d’un point de vue sémantique et cognitif : malgré leur hétérogénéité, ils mettent invariablement en jeu des relations de Conjonction/Disjonction entre actants : saisir, quitter, aimer, entendre, abandonner, perdre, etc. précisent, dans le schéma transitif, la nature de la conjonction (ou de la disjonction) du sujet avec l’objet. Ces mêmes relations, on le verra, existent dans la transitivité « prototypique » ; elles existent également dans les différents types de constructions datives trivalentes (Legallois 2012, 2013) : construction avec datif « lexical » (je lui ai emprunté ses lunettes) ou avec datif « étendu » (je lui ai tondu la pelouse).
Ce travail vise donc à reconsidérer la transitivité sous un angle plus « schématique », mais aussi plus réaliste puisque c’est à travers la notion d’usage qu’elle sera réexaminée.
CROFT W., 1990, « Possible Verbs and the Structure of Events », in. TSOHATZIDIS S.L., Meanings and Prototypes : Studies in Linguistic Categorization, Routledge, London, 48–73.
DESCLES J.P. 1998, “Transitivité syntaxique, transitivité sémantique” in A. Rousseau La Transitivité , Presses Universitaires du Septemprion
FRANCOIS J. 2003, La prédication verbale et les cadres prédicatifs, éditions Peeters
GIVÓN T., 1984, Syntax - A functional-typological introduction, John Benjamins Publishing Co
HOPPER P. et THOMPSON S., 1980, « Transitivity in Grammar and Discourse », Language 56, p.251-99.
LAKOFF G., 1977, « Linguistic Gestalt », CLS 13, p. 236-287
LAZARD G., 2008, La linguistique est-elle une science ?, Paris, Champion.
LEGALLOIS D. 2012 « Pour une sémantique intensionnelle des constructions grammaticales » in M. Van Peteghem, P.Lauwers, E.Tobback, A.Demol et L. De Wilde Le verbe en verve, Gent, Academia Press.
LEGALLOIS D. 2013 « Existe-t-il une énantiosémie grammaticale ? Réflexions à partir de la construction dative trivalente » in J. François, P. Larrivée, D. Legallois, F. Neveu, Linguistique de la contradiction, P.Lang
LEGALLOIS D. et FRANCOIS J. 2011,« La Linguistique fondée sur l’usage : parcours critique » in Travaux de Linguistique, 7-33
LEMMENS M. 1998 lexical perspectives on transitivity and ergatiye causative constructions in English, J. Benjamins
NAESS A. 2007, Prototype transitivity, J. Benjamins
NOVAKOVA I., 2006, « La transitivation causative (approche contrastive et typologique) », in LEBAUD D., PAULIN C. et PLOOG K., Constructions verbales et production de sens, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté.
STEFANOWITSCH A. et GRIES S., 2003, « Collostructions : Investigating the Interaction of Words and Constructions « , in International Journal of Corpus Linguistics 8, p. 209–243.
THOMPSON S. et HOPPER P., 2001, « Transitivity, clause structure, and argument structure : Evidence from conversation », in BYBEE J. et HOPPER P., Frequency and the Emergence of Linguistic Structure, Amsterdam/Philadelphia, Benjamins.
VÁZQUEZ ROZAS V, 2007, « A usage-based approach to prototypical transitivity », in DELBECQUE N. et CORNILLIE B., Interpreting Construction Schemas From Action and Motion to Transitivity and Causality, Berlin, New York, Mouton de Gruyter, p.17–38.
Date
Localisation
- Imprimer
- Partager
- Partager sur Facebook
- Share on X
- Partager sur LinkedIn