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L'équipe du colloque Acquisition de l'oral et didactique en 2003 à l'INSPE
Hommages des collègues du Lidilem
Laura Abou Haidar
Triste, triste nouvelle que cette disparition !
Avec Marielle, nous nous sommes rencontrées alors que nous avions déjà pas mal bourlingué l'une et l'autre, à l'université de Saint-Etienne lorsque j'y étais sur un poste de MCF, et qu'elle arrivait sur un poste de PR. Sa joie de vive, la belle énergie qu'elle dégageait, son engagement, sa générosité, son côté anti-conformiste aussi, le cap scientifique qu'elle va tracer, dans la continuité de ses travaux et de ses engagements antérieurs tout en ouvrant des pistes nouvelles on ne sait jamais, tout cela va constituer un vrai tournant pour notre "bureau FLE" de Tréfilerie. Les réunions sur la maquette de formation à Vif, où elle embarquait notre petite équipe (Marine, Sandra, Céline, et où nous retrouvions Jean-Pascal "le roi des tableaux Excel") dans cette grande maison si belle et si accueillante, étaient mémorables. Je repense (c'était il y a des siècles !), aux aventures de la plateforme Claroline, à ses "Magnifiques bienvenues !" qu'elle mettait en objet de message, à ses "je fais tout comme d'hab', à la Marielle, entre feeling et rigueur", dès qu'une proposition était trop "cadrée" et contraignante pour elle. Liberté, Marielle chérissait ton nom !
Au laboratoire LIDILEM de Grenoble où je suis arrivée quelques années plus tard, elle était chez elle, retrouvant régulièrement ses camarades au long cours depuis sa thèse sur la "socio-didactique de la langue" qu'elle avait soutenue sous la direction de Louise Dabène. Et tous les événements lidilémiens, festifs ou académiques, étaient une belle occasion de la retrouver, souriante comme d'habitude, le regard pétillant, portant ses couleurs chatoyantes, toujours un mot pour chacune et chacun. Et à chacune de nos rencontres, nous parlions évidemment du Liban, de l'Algérie, et de ce monde arabophone et berbérophone qu'elle connaissait tellement bien, auquel elle était tant attachée, et auprès duquel elle est restée engagée jusqu'au bout.
Luc Biichlé
Oui, dur dur, très dur… C’est elle qui m’a dit un jour « Luc, tu devrais faire ton HDR », chose à laquelle jamais je n’avais pensé, puis, c’est elle qui m’a dirigé, marraine aux mains de velours et gants d’aciers, ou était-ce l’inverse ? Le don de transcender les classes sociales, de ne pas juger, et de te mener là où elle estimait que tu aurais dû être… et ce dont unique de concilier les points de vue antagoniques, de fédérer les altérités, de faire émerger et de s’approprier de nouvelles idées… on ne sortait jamais identique d’une soutenance avec Marielle…et puis il y avait cet amour immodéré de la musique que nous partagions… alors, oui, je pense à elle, à sa famille… dur dur…
Jean-Pascal Simon
Sociolinguiste et didacticienne, rien de ce qui est humain ne lui était étranger, voilà comment on pourrait présenter Marielle à qui ne la connaîtrait pas ou ne l’aurait pas fréquentée.
Elle est de celles et ceux qui tissent des fils entre les communautés : du francique au marseillais, de l’Algérie, au Vietnam, au Laos et bien ailleurs… curieuse des autres, de leur culture, de là son goût pour les missions à l’étranger ou l’inverse ?
« Éternelle soixante-huitarde1 » son activité scientifique a toujours été portée par les valeurs de cette époque : souci de l’autre, solidarité, partage, échange, interactions, interculturalité… qu’elle mettait en œuvre dans ses salles de classe en Lorraine et à Grenoble, dans la formation des enseignants à l’IUFM de Grenoble et Nice, en formation FLE à l’Université de Saint-Étienne. Ces valeurs sont plus que jamais essentielles dans un service public de l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche, bien mis à mal aujourd’hui.
Plus de 30 années de compagnonnage, d’éloignement et de retrouvailles, c’est ainsi que va la vie, m’ont permis de connaître et apprécier Marielle et je voudrais terminer par un extrait du message envoyé par sa famille : "La tristesse, nous le savons, est l’envers de la joie éprouvée. Elle est inévitable, mais abstenons-nous svp, comme Marielle l’a magistralement fait pour elle-même, de toute forme d’auto-apitoiement."
1 M. Rispail « si je vous parle de chansons est-ce que je fais de la sociolinguistique » dans Auguste MOUSSIROU - MOUYAMA (dir.), Les boîtes noires de Louis - Jean Calvet, Paris, Éd. Écriture, 2008, p.428.
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