CYRIL TRIMAILLE
- Imprimer
- Partager
- Partager sur Facebook
- Share on X
- Partager sur LinkedIn
Coordonnées
Bâtiment : STENDHAL bât C
Bureau : C211
Bureau provisoire P010 Bâtiment P (fin 2023 et 2024)
Thèmes de recherche
Sociolinguistique - Plurilinguisme - Didactique du plurilinguisme
Disciplines scientifiques
Sciences du Langage
Curriculum vitae
Après avoir obtenu une maitrise de droit Public (1991) et une maitrise en didactique du Français langue étrangère (1997) à l’Univ. de Franche Comté, puis avoir été directeur de l’Alliance Française de Chihuahua (1997-98), j’ai intégré l’Université Stendhal en DEA en sociolinguistique et didactique. Grâce à un financement (d’allocataire-moniteur du MESR) j’y ai poursuivi mes études de sociolinguistique en réalisant une thèse de doctorat (sous la direction de Jacqueline Billiez) que j’ai soutenue en 2003 (mention TH avec félicitations du jury).
J’ai étudié la socialisation et les pratiques langagières de deux groupes de jeunes garçons, pour la plupart descendants d’immigrés d’Afrique du nord, participant à un même réseau social, en développant une sociolinguistique qualitative et ethnographique. Je me suis particulièrement intéressé aux aspects linguistiques, interactionnels, sociaux et identitaires de leurs pratiques langagières.
J’ai mené ma recherche doctorale en enseignant comme moniteur de l'ESR, et en participant à plusieurs programmes de recherche financés au sein du Lidilem, (Programme Evlang, Une semaine dans la vie plurilingue à Grenoble, Parlers de jeunes à Grenoble, Januarum Linguarum).
J’ai été recruté en 2004 comme maitre de conférences au sein de l’UFR des Sciences du langage, devenue département au cours de la fusion des trois universités du site grenoblois, rattaché en recherche au Laboratoire Lidilem, et c’est dans ce cadre que j’ai effectué toute ma carrière.
J’ai poursuivi et diversifié mes recherches en sociolinguistique en étudiant tant les pratiques langagières que les représentations et les idéologies, en mettant en œuvre des méthodologies qualitatives et quantitatives, en participant à et en obtenant dirigeant plusieurs projets de recherche financés. J'apprécie le travail en collaboration, au sein de et hors de mon unité de recherche.
Mon activité de recherche s’inscrit dans le domaine de la sociolinguistique des pratiques et des représentations et se déploie aussi bien par des approches qualitatives que quantitatives. Dans la continuité de ma thèse, j’ai mené des études visant à décrire et comprendre la contribution du langage et des langues, et particulièrement des traits vernaculaires et des procédés dialogiques, dans les processus de socialisation, et plus largement de construction et d’affirmation identitaire.
Puis à l’occasion d’une large collaboration internationale dans le cadre du groupe RO, j’ai contribué à étude sociolinguistique des représentations et attitudes à l’égard de l’orthographe de la langue française. Dans ce cadre, nous cherchions à évaluer l’existence, au sein de la Francophonie (du nord, mais également du sud, ce qui était tout à fait novateur) et dans des milieux socioprofessionnels très diversifiés, d’une demande sociale en matière de réforme de l’orthographe du français.
Le thème de recherche, que j’ai de loin le plus travaillé, concerne différentes dimensions des variations en français parlé contemporain (particulièrement phonétique). Je cherche à décrire la distribution sociale de certaines variantes (formes en usages concurrentiel) et à évaluer leur caractère de changement linguistique. Cette approche variationnelle a notamment permis de documenter l’existence en français de variantes non standard (prononciations palatalisées et/ou affriquées) jusqu’à récemment considérées comme très marginales et uniquement « populaires » et à attester leur présence dans les productions surveillées de locuteurs légitimes, soulevant ainsi la question du destin de ces variantes et de leur éventuelle diffusion et contribution à un changement linguistique de grande ampleur. Afin de réunir des éléments empiriques permettant de répondre à cette question, j’ai monté (en collaboration avec Maria Candea de Paris Sorbonne Nouvelle) un protocole pour étudier la perception/réception des variantes en question, et évaluer leur saillance perceptive et sociale. Cet axe de recherche a en outre donné lieu à des collaborations avec Mikaël Jamin (Université de Nottingham, GB), Médéric Gasquet-Cyrus (Université de Provence) et Lorenzo Devilla (Université de Sassari, Italie).
Mon second thème de recherche consiste à explorer les relations entre les entités socio-spatiales et leurs mutations d’une part et les évolutions des configurations sociolinguistiques, pratiques langagières, perceptions et représentations d’autre part. C’est déjà dans ce cadre de sociolinguistique urbaine que j’ai cherché à documenter les pratiques langagières des adolescents dans le quartier où j’avais réalisé mon terrain de thèse, ou que s’est inscrite ma contribution à l’ANR TerrHab qui visait à mieux comprendre les dynamiques sociales, et notamment langagières et interactionnelles dans le péri-urbain. C’est encore cette réflexion que je poursuis lorsque je questionne les effets de la gentrification (on entend beaucoup parler de boboïsation ou d’embourgeoisement de ces espaces) de quartiers centraux populaires et pluriculturels comme celui où j’ai mené ma recherche doctorale. Après avoir collaboré avec plusieurs collègues pour produire un état de l’art et des réflexions théoriques (2013, 2015, 2017), et commencer cette réflexion sur la situation sociolinguistique de Marseille (2017), je (re)lance en 2021 une enquête dans un quartier grenoblois. Ce travail ambitionne de documenter, sur un terrain local, le versant sociolinguistique d’un phénomène sociétal de grande ampleur qui touche de nombreuses grandes villes dans le monde.
Un troisième thème est également très présent depuis mes premières recherches et s’inscrit dans la continuité des travaux du Lidilem sur les représentations sociales des langues. Il s’agit de l’étude de la perception, de la catégorisation des ressources langagières, c'est-à-dire des langues et des façons de parler. L’on sait aujourd’hui que ces perceptions, en apparence individuelles, sont le plus souvent socialement élaborées et partagées, et cohérentes avec des réseaux d’images, de croyances de jugements que le concept d’idéologie langagière permet de subsumer. Mes travaux dans le domaine portent sur les inégalités de traitement symbolique de certaines langues (notamment celles dites d’immigration) ou de certaines formes linguistiques du français (particulièrement les accents).
Publications
- Imprimer
- Partager
- Partager sur Facebook
- Share on X
- Partager sur LinkedIn