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GREFOP

Guyane, Guadeloupe, Grenoble, représentations, formation, plurilinguisme

pirogue transportant des écoliers sur le fleuve Oyapock
crédits photo - Stéphanie Galligani

Un consortium réunissant des équipes pluridisciplinaires de quatre contextes plurilingues couvrant la Guyane, la Guadeloupe, Grenoble et des établissements accueillant des enfants sourds en France métropolitaine se penche sur la problématique de l’enseignement/apprentissage de la/en langue officielle, le français. Il envisage des adaptations par rapport à la diversité des ancrages identitaires des enfants/élèves et les particularités liées à la surdité. La conception d’une Éducation langagière globale (Coste, 2008) en phase avec la réalité hétérogène des pratiques langagières (Léglise, 2017) est privilégiée.

Présentation

Suivant un rapport scientifique produit par l’UNESCO en 2016 intitulé « Comment apprendre quand on ne comprend pas ? », la non-prise en compte des langues maternelles/premières des enfants dans différents systèmes éducatifs est analysée comme une source majeure d’échec scolaire, et source d’inégalités renforcées lorsqu’elle est associée à des inégalités sociales et culturelles. De nombreux travaux scientifiques plaident en faveur d’une intégration la plus précoce possible des acquis linguistiques et culturels des élèves pour le développement de leurs capacités cognitives et affectives ainsi que pour la réussite scolaire dans la langue majoritaire de l’école (Cummins, 2001 ; 2009). Dans le cadre de la présente recherche interventionniste, un consortium réunissant des équipes pluridisciplinaires de quatre contextes plurilingues et pluriculturelles couvrant la Guyane, la Guadeloupe et Grenoble se penche sur la problématique de l’enseignement/apprentissage de la/en langue officielle, nationale comme le français, pour envisager l’adaptation du système scolaire par rapport la diversité des ancrages identitaire des enfants/élèves ou particularités liées à la surdité,  au moyen de la conception d’une Éducation langagière globale (Coste, 2008) tenant compte de la réalité hétérogène des pratiques (Léglise, 2017).

Contextes étudiés

Les quatre contextes (Guyane, Guadeloupe, Grenoble et contexte de surdité) sont des situations marquées par des spécificités, ils s’inscrivent dans la politique de l’École inclusive tout en touchant différentes catégories d’élèves à besoin éducatifs particuliers. Ce protocole permet de faire émerger des problématiques communes concernant les pratiques professionnelles de chacun et de proposer des pistes de remédiation. Bien qu’étant menées sur des espaces géographiques distincts, ces situations d’enseignement/apprentissage présentent au moins trois points communs interreliés : 1) l’absence de bain langagier extra-scolaire en langue française pour une grande majorité des élèves ; 2) la présence de langue(s) première(s) de socialisation ; 3) le statut de français en tant que langue de scolarisation. 

Ainsi, au sein de ces quatre contextes, ce sont les enfants qui sont porteurs d’un plurilinguisme et experts en ressources plurilingues, là où l’école impose son espace classe dans un monolinguisme et ne donnant à construire qu’une langue, le français, voire parfois, une langue vivante étrangère. Le projet permettra d’apporter des points de compréhension fine sur chacune des situations géographiques ; la mise en résonance des situations d’enseignement/apprentissage donnera à voir plus spécifiquement les points communs et les spécificités de chacune tel un « effet loupe », et servira à alimenter les possibles leviers en matière d’éducation plurilingue et interculturelle, tout en cernant les freins.

Objectifs

Ce projet qui bénéficie d'un financement Pégase repose sur le postulat que la prise en compte des ressources plurielles des élèves est nécessaire pour asseoir les compétences et les savoirs scolaires à construire (Meirieu, 1988 ; Perrenoud, 2003), et que cette prise en compte par l’enseignant passe par la formation à des approches plurielles (Macaire, 2020). La finalité de la recherche est double : faire avancer la connaissance de situations de plurilinguisme particulières, et contribuer à proposer des pistes de réflexion et de formation pour ouvrir des perspectives dans l’intervention éducative auprès des apprenants à besoins éducatifs spécifiques. L’hypothèse générale qui sous-tend ce travail est la suivante : une formation en direction des enseignants centrée sur l’appropriation de l’apport de la dynamique plurilingue est une voie pertinente et efficace dans l’enseignement/apprentissage dans des contextes de diversité. Son opérationnalisation se déclinera de la manière suivante :  la mise en place d’ateliers de formation au plurilinguisme dans quatre contextes géographiques et pédagogiques, intégrant des expérimentations en classe est favorable à l’émergence de pratiques enseignantes ouvertes sur la pluralité culturelle et au décloisonnement des répertoires langagiers des apprenants.

Responsables du projet

  • Abdelhak Qribi, maitre de conférences, MINEA, Université de Guyane
  • Saskia Mugnier, maitresse de conférences, Lidilem, UGA

Autres membres du projet

  • Sophie Alby, maitresse de conférences, UMR SEDYL, Université de Guyane
  • Frederic Anciaux, chercheur, CRREF, Universités des Antilles
  • Stéphanie Galligani, maitre de conférences, Lidilem, UGA
  • Silvia Lopes-Macédo, maitresse de conférences, CIRCEFT/ESCOL, UG
  • Coralie Payre-Ficout, maitresse de conférences, Lidilem, UGA

Partenaires

Publié le 19 janvier 2025

Mis à jour le 19 janvier 2025