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Professeure, University Simon Fraser
Simon Fraser University et Diltec, Paris 3 - Sorbonne Nouvelle
Rencontre à Grenoble en licence et maîtrise de FLE puis toute ma vie
À Michel Dabène,
Cela fait plus de 40 ans que mes pas ont croisé ceux de Michel, quand j’ai décidé de suivre un cursus de Français Langue Étrangère à Grenoble au milieu des années 1980 (la première maîtrise de FLE..) et qu’il y est devenu mon professeur, mon mentor (et presque mon directeur de thèse mais Louise me l’avait proposé la veille!), puis pendant les trois dernières décades, mon ami.
Je me souviens de ses cours passionnés et passionnants. J’y ai découvert un nouveau monde, celui des écrits (extra)ordinaires, de ceux qu’on laisse sur le frigo, qu’on traverse dans le paysage urbain, ceux qui racontent nos peines et nos espoirs sur les pierres tombales des cimetières, ceux que nos vieilles tantes nous envoient chaque nouvel an sur des cartes aux fleurs désuettes, ou bien encore ceux des étiquettes des artéfacts muséaux. Quand aujourd’hui je lis les nouvelles présentées (ou non) dans Le Monde, Le New York Times ou le Japan Times, c’est encore ce que j’ai appris de Michel, avec Michel, qui me guide au quotidien. Il a fortement contribué à façonner la personne et la chercheuse que je suis devenue aujourd’hui.
Parce que Michel, avant tout, s’intéressait aux gens. À ses étudiants tout d’abord. À tous ceux, lecteurs ou non-lecteurs, qui se frottaient aux normes scolaires, sociétales, aux injustices. Il avait le sens de la fête, de l’amitié, du bonheur ordinaire. Cuisinier hors pair, capable de se rendre au marché dès 5h30 du matin pour y recueillir les meilleures herbes, les plus belles tomates… J’ai suggéré un jour qu’on pouvait rajouter de l’eau pour « rallonger » sa soupe… Hérésie, remord cuisant, ah le coup d’oeil… Encore aujourd’hui, quand je rajoute de l’eau dans ma soupe (j’avoue), c’est bien à Michel dans sa cuisine de Bidart que je pense toujours. Mes enfants se rappellent encore d’un bouquet de fleurs de chocolat au piment d’espelette dégusté en admirant les vagues de Biarritz… Michel et Louise resteront au chaud dans nos cœurs et nos pensées. Ils resteront l’un et l’autre notre « Terre de Lumière », maintenant q! u’ils ont aussi allumé nos firmaments.
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