EV·AL – Évaluation des Acquisitions Langagières

L’action EV·AL s’appuie sur des démarches scientifiques de mesure de l'évaluation, en adéquation avec les protocoles de recherche adoptés par la communauté internationale des chercheur·e·s et entretient un dialogue ouvert avec d’autres laboratoires du site Grenoble Alpes (LIG, LPNC, GIN, LaRAC, LJK). Elle met en avant les principes de validité, de fiabilité mais aussi d’équité et d’éthique favorisant une éducation de plus en plus inclusive. Au centre du questionnement de la conception et de la validation des dispositifs se trouve également placé le rapport entre compétences et caractéristiques individuelles des apprenants.

La compréhension de l’oral est questionnée sous des angles différents et complémentaires par le biais de trois projets actuellement en cours : deux recherches doctorales interdisciplinaires (projet COraIL, 2022-2025 et projet CORICHI, 2023-2026) et le projet Erasmus+ CORALIVE (2023-2026). Les questions que ces recherches soulèvent sont nombreuses et touchent aux multiples dimensions – langagière, acquisitionnelle, psycho-cognitive et neurophysiologique – impliquées dans le processus d’écoute/compréhension d’une L2, en étroite connexion avec la L1.

L’évaluation de la production orale spontanée en interaction est abordée à la croisée entre réflexions didactiques et traitements automatiques de la parole. L’évaluation des composantes prosodiques impactant la compréhensibilité du locuteur fait l’objet d’une étude doctorale pluridisciplinaire (2021-2024), dont les résultats ont déjà partiellement été valorisés. La problématique de l’évaluation automatique de la parole est également au centre du projet MODEL PRO, soutenu par l’IDEX UGA (2025-2026). Il s’agira ici de fournir une preuve de concept par l’implémentation dans le dispositif SELF d’un module d’évaluation automatique de production orale en anglais.

L’évaluation de l’interaction orale est également questionnée au plan didactique de manière non instrumentée : quel rôle une évaluation scénarisée exerce-t-elle sur l’interaction orale ? En quoi l’intégration des tâches, fondement même d’une évaluation scénarisée (scenario-based language assessment), favorise-t-elle l’expression ? Quelles questions soulèvent l’interaction orale symétrique et dissymétrique ? Comment évaluer la performance de chaque intervenant à partir d’un discours qui n’est pas construit individuellement mais co-construit ? La performance peut-elle être un indicateur fiable de la compétence d’un individu puisque celle-ci peut varier selon la situation interlocutive du moment ?

Enfin, une étude pilote menée en partenariat avec la plateforme Screen et portant sur la compréhension de l’écrit lors de tâches de positionnement est en cours. Elle vise à décrire les processus cognitifs engagés et à mieux comprendre le traitement des informations textuelles à différents niveaux de compétence. Il s’agit notamment de s’appuyer sur des méthodologies mixtes alliant des mesures d’eye-tracking et des verbalisations de participants de manière à observer et comprendre en quoi le type de tâches (QCM, vari/faux, appariement), le focus langagier visé et la présentation des options de réponse (sous forme d’images ou de textes) peuvent conditionner le traitement de l’information et solliciter des processus différents. Les processus mis en œuvre dans le décodage et la création de sens peuvent par ailleurs varier selon la compétence langagière des participants dans la langue cible ou d’autres langues, mais aussi selon des caractéristiques et des habiletés cognitives individuelles (mémoire de travail, capacité d’inférence, d’analogie ou de généralisation, entre autres). Comme pour les autres dimensions étudiées dans le cadre de l’action, les recherches menées se veulent transdisciplinaires, tant dans les méthodologies adoptées que dans les champs disciplinaires convoqués.