Aller au contenu principal

Séminaire

Aspects et enjeux sociaux du langage

Activités collectives, Séminaire Le 13 mars 2023
Complément date

10h30-12h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Anne Przewozny-Desriaux (Université Toulouse Jean Jaures).
Approche en sociolinguistique et en phonologie de corpus de la communauté linguistique australienne contemporaine.


François le Fol (Université Savoie Mont-Blanc).
Polémiques et arts de la scène : analyse de discours de controverse sur les réseaux sociaux et dans les médias.
 

Aspects et enjeux sociaux du langage

Séminaire Le 23 février 2023
Complément date
13h30-16h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Alice Henderson (Laboratoire Lidilem, UGA).
L’accent, perception, catégorisation, intercompréhension.


Guylaine Le Guenanff (Laboratoire Lidilem, UGA).
Pour une sociolinguistique du tourisme. Usages et enjeux des langues lors d’une visite-dégustation de vin en Toscane.
 

Aspects et enjeux sociaux du langage

Activités collectives, Séminaire Le 17 novembre 2022
Complément date

16h30-18h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle D205 bis

Etienne Baldayrou (Laboratoire Lidilem, UGA).

Analyse de la relation horizontale et verticale dans la somniloquie
Loin de l'image paisible et de quiétude qui les accompagne fréquemment, le sommeil et les rêves peuvent être le théâtre d'une activité verbale, intense et extériorisée. En effet, certains dormeurs peuvent produire au cours de leurs nuits agitées des productions s'étalant d'un continuum allant de « simples » sons, à des mots, des énoncés voire des bribes de conversations, que l'on nomme somniloquie et qui apparaît dès lors comme une fenêtre directe sur notre univers onirique. Bien que fascinant, ce phénomène est resté peu étudié jusqu'à aujourd'hui, mais une étude récente (Arnulf et al., 2017) a démontré le caractère interactif et fréquemment violent de ces interactions oniriques. Mon intervention proposera une description des relations horizontale et verticale en jeu au sein des interactions oniriques, et plus précisément de la gestion de la distance, de la relation interpersonnelle, ainsi que de la gestion des faces, de la violence verbale et de la politesse linguistique au cours du sommeil, chez 4 sujets somniloques enregistrés directement à leur domicile sur plusieurs nuits. Au-delà, je tenterai de démontrer si la somniloquie, produite à partir d'un cerveau endormi et par un locuteur dénué d'une pleine conscience, possède des caractéristiques qui lui sont propres ou bien si elle fonctionne sur le modèle du langage diurne.
Arnulf, I., Uguccioni, G., Gay, F., Baldayrou, E., Golmard, J.-L., Gayraud, F. et Devevey, A. (2017). What Does the Sleeping Brain Say? Syntax and Semantics of Sleep Talking in Healthy Subjects and in Parasomnia Patients. Sleep, 40(11). https://doi.org/10.1093/sleep/zsx159

 

 


Dominique Dias, (Laboratoire ILCEA4, UGA).
Politiquement (in)correct : les polémiques métalangagières sur Twitter.
Le politiquement correct vu comme une forme d’interventionnisme langagier et son dérivé le politiquement incorrect sont fréquemment convoqués pour prendre position sur le langage. Ces deux expressions sont considérées comme des notions dont l’emploi est inflationnaire dans les médias et dont le contenu sémantique reste vague. Les débats qu’elles suscitent tendent par ailleurs souvent à polariser les clivages idéologiques. Le propos portera ici sur un corpus en français et en allemand de polémiques métalangagières sur Twitter : il s’agit de prises de positions sur le langage faites dans l’adversité (implicite ou adressée) et qui mentionnent le « politiquement correct ». On verra tout d’abord que le sens que donnent les twittos au politiquement correct diffère souvent de son sens originel encodé dans les dictionnaires. Aussi le politiquement correct sera-t-il appréhendé comme formule (au sens de Krieg-Planque) pour montrer dans quelle mesure son emploi dans les échanges en ligne permet surtout d’organiser les rapports de pouvoir et participe de la reconfiguration des normes langagières.

 

 

Aspects et enjeux sociaux du langage

Activités collectives, Séminaire Le 26 octobre 2022
Complément date

13h30-15h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle D205bis

Sophie Bourgade (Université Savoie Mont-Blanc).
La communication non discriminante orale et écrite dans une ville moyenne: expérimentations et retours de terrain à Chambéry.

Les enjeux liés au langage sont nombreux dans la définition de politiques publiques liées à la lutte contre les discriminations, par exemple au niveau d'une collectivité comme la Ville de Chambéry.
Au premier plan, on peut citer l'égalité femme-homme et le choix de modes de communication non-discriminants. Comment faire progresser ces nouvelles formes de communication malgré des réticences, et certains ministres qui font obstruction? Qu'est-ce que la ville de Chambéry met en place depuis l'élection de la nouvelle équipe en 2020, et selon quel calendrier ? Au delà de l’écriture dite 'inclusive' et plus généralement de la communication non-discriminante, quelles sont les pistes et les chantiers à ouvrir ? Autant d'aspects et de questions que nous aborderons ensemble, dans un échange qui se basera sur des retours d'expérience concrets.

 


Grigory Kunichkin (Laboratoire Lidilem, UGA).
L’application Grindr. Représentations animales genrées et sexuées.
Des utilisateurs de l'application de rencontre Grindr construisent leurs identités sexuelle et sexuée non seulement en se décrivant comme "masculin", "vrai mec", "efféminé", mais aussi en employant des noms d'animaux. "Ours", "minet", "chienne", "loutre", "cochon", "crevette", "chatte",  ces assignations employées par des utilisateurs de Grindr nous renvoient aux stéréotypes sur le genre en général, au comportement sexué, à la construction du genre, aux pratiques sexuelles durant lesquelles émergent la masculinité et la féminité. En analysant l'emploi de certaines de ces assignations tirées des profils personnels des utilisateurs de Grindr, nous essayerons de voir quel est leur rôle dans la construction du genre.
 

 

DéLiCorTAL : "Linguistique de corpus et diachronie : le projet PhraséoRoChe" & "L’évolution du subjonctif du français classique au français contemporain"

Activités collectives, Séminaire Delicortal Le 16 septembre 2022
Complément date

 13h30 à 15h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Amphi 5, Batiment Stendhal

Adam Renwick, postdoctorant, LIDILEM

Cette présentation portera sur le projet de recherche PhraséoRoChe, qui s'est donné comme objet d'étude la Phraséologie dans les Romans de Chevalerie (du 13e au 17e siècle). Ce projet interdisciplinaire se situe aux carrefours de la linguistique de corpus, de la linguistique diachronique et de la phraséologie. Son but est d'analyser l'évolution de certaines unités phraséologiques en diachronie longue. Nous aborderons plus précisément les questions portant sur la sélection des textes du corpus, ainsi que celles portant sur la constitution du corpus en explicitant les défis inhérents aux travaux en diachronie longue. Nous esquisserons également les contributions apportées par les différents outils TAL et les divers collaborateurs à la réalisation du projet (en cours) pour montrer, par cet exemple, comment se construit et fonctionne une équipe aujourd'hui dans un laboratoire de recherche.

Simon Tuchais, professeur, Université Sophia, Tokyo

Les changements dans les usages du subjonctif entre l’ancien français et le français classique sont bien étudiés. La communication portera sur les évolutions ultérieures, à travers deux études de cas : nous examinerons d’abord les facteurs de l’évolution du choix du mode dans les conditionnelles restrictives en à condition que, puis dans les complétives du verbe espérer, à partir d’un large corpus tiré de la base Frantext. Il s’agira notamment de comprendre dans quelle mesure les évolutions sont dues à des changements des marqueurs qui déterminent le choix du mode ou à une évolution du subjonctif lui-même.

Présentations

Recherches brésiliennes en dialogue : perspectives sur l'enseignement/apprentissage des langues dans le pays d'accueil / Pesquisas brasileiras em diálogo: perspectivas sobre o ensino/aprendizagem de línguas no país de acolhimento

Séminaire Le 31 mai 2022
Complément date
15h30-17h30 en France
10h30-12h30 au Brésil

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu
Petite salle des colloques (bâtiment Stendhal)
et en ligne 
Trois doctorantes "sanduíche" (=une période d'un an ou plus au milieu de leur thèse) actuellement au Lidilem (Nilmara Gomes, Teurra Vailatti & Liliane Batista) présentent leurs recherches sur l'enseignement des langues dans le pays d'accueil en contexte  de migration, en l'occurence au Brésil. C'est l'occasion de mettre en contraste ce qui se passe dans différents contextes brésiliens (au nord du pays dans l'Amazonie à la frontière vénézuélienne, dans une ville du sud-est Belo Horizonte, dans les manuels pour le portugais langue d'accueil) avec des contextes francophones. Pour ce faire un débat avec Charlotte Dejean & Stéphanie Galligani (UGA-Lidilem) sur l'enseignement des langues dans le pays d'accueil en contexte de migration  fait suite aux 3 présentations.
PROGRAMME
 
- Nilmara Milena da Silva Gomes (Universidade Federal de Minas Gerais – UFMG, doutoranda CAPES-Cofecub, Lidilem).
La salle de classe en mouvement : activités potentiellement positives pour l’accueil dans les langues des migrants /
A sala de aula em movimento: atividades potencialmente positivas para o acolhimento em línguas de migrantes
Répondant : Francisco Javier Calvo del Olmo (UFPR)
 
- Liliane Francisca Batista (Universidade Federal de Minas Gerais – UFMG, doutoranda CAPES-Cofecub, Lidilem, cotutela).
La construction d’une politique linguistique pour les migrants des écoles municipales de Belo Horizonte /
A construção de uma política linguística para migrantes nas escolas municipais de Belo Horizonte.
Répondant : Sandra Cavalcante (PUC-Minas)
 
- Teurra Fernandes Vailatti (Universidade Federal do Paraná – UFPR, doutoranda CAPES-Print, Lidilem, cotutela).
Le plurilinguisme comme action d'accueil linguistique en contexte de migration et de refuge : orientation pour l’intégration de l’intercompréhension dans les manuels de Portugais Langue d’Accueil / O plurilinguismo como ação de acolhimento linguístico em contexto de migração e refúgio: orientação para a integração da intercompreensão nos livros didáticos de Português como Língua de Acolhimento.
Répondant : Leandro Alves Rodrigues Diniz (UFMG)
 
- Débat final : L'enseignement des langues dans le pays d'accueil en contexte de migration Invitées à débattre : Stéphanie Galligani, Charlotte Dejean (UGA-Lidilem)

Organisation et animation : Christian Degache, Kátia Bernardon de Oliveira (UGA-Lidilem), Ana Paula Andrade Duarte (UFMG)
* Le projet DIPROlinguas (réunissant 8 universités brésiliennes et 2 françaises) se donne pour finalité de développer l'enseignement des langues et l'éducation langagière en faveur de la pluralité. Il s’agit d’étudier la perception et l’impact des relations de distance et proximité qui se manifestent sous une forme ou une autre dans le processus d’apprentissage, entre les langues-cultures directement impliquées ou présentes dans l'environnement de l'apprenant, entre les personnes, ou encore entre l’apprenant et son propre processus.
 

Affiche et programme (PDF, 194.92 Ko)

Contacts

christian.degacheatuniv-grenoble-alpes.fr (christian[dot]degache[at]univ-grenoble-alpes[dot]fr)
& katia.bernardonatuniv-grenoble-alpes.fr (katia[dot]bernardon[at]univ-grenoble-alpes[dot]fr) 

Plus d'informations

A REVOIR sur youtube https://youtu.be/aQhZ06Z35BQ
Toute l'information et les liens sont réunis sur https://www.miriadi.net/diprolinguas/evenements 

DéLiCorTAL : Monique De Mattia-Viviès & Małgorzata Niziołek

Activités collectives, Séminaire Delicortal Le 28 avril 2022
Complément date

13H30 – 16H30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

LNT salle 11
Lien Zoom : https://univ-grenoble-alpesfr.
zoom.us/j/97627525560?pwd=L3FjME5aOGwvMUFSQWZGWVRtY0dOZz09

13H30 : La langue étrangère est-elle si étrangère ?

Monique De Mattia-Viviès (AMU-LERMA).

Cette intervention développe une première étude publiée en 2018 (« Entrer dans la langue ou dans les langues : de la langue maternelle à la langue « mat-rangère » », E-rea, 16.1 | 2018. https://journals.openedition.org/erea/6502) et traduite en anglais dans un ouvrage à paraître en mai 2022, Language Learning and the Mother Tongue: Multidisciplinary Perspectives, Sara Greaves & Monique De Mattia-Viviès (eds), Cambridge University Press.
Elle porte sur l’acquisition des sons d’une langue étrangère en relation avec la langue maternelle. Plus précisément il s’agit de comprendre pourquoi, dans une optique psychosociologique et en se fondant notamment sur les travaux du psychiatre et psychanalyste britannique John Bowlby (1969), ainsi que sur une expérience de trois années, menée au Centre d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP) de l’hôpital Salvator à Marseille, où sont accueillis des enfants souffrant de retards de langage, certains étudiants, parfois brillants, qui entrent dans la grammaire et le lexique de l’anglais sans blocage particulier, ne peuvent s’approprier les sons de l’anglais quoi qu’ils fassent (séjours à l’étranger, exposition intensive à la langue, pratique régulière, exercices), ce qui diminue leurs chances de pouvoir enseigner cette langue lorsqu’ils en ont le projet. Le cas extrême envisagé permet également d’éclairer d’autres situations plus traditionnelles, et notamment la persistance d’un accent étranger dès lors que la langue étrangère a été apprise en contexte scolaire après l’âge de 10 ans, et non en immersion totale. Il s’agit également d’explorer certaines dimensions plus en profondeur : comment expliquer l’attrait ou la résistance à la langue étrangère ? Cet attrait produit-il toujours des effets positifs ? Est-il toujours à la hauteur d’une attente ?
Et quelle est cette attente ?
Inversement que pourrait-on modifier, en contexte scolaire ou universitaire, pour diminuer les éventuelles résistances, voire les blocages générés par la langue étrangère ?
L’hypothèse fondatrice de cette recherche est que l’apprentissage de la langue étrangère vers 11 ans (même s’il y a très souvent des prises de contact plus précoces à l’heure actuelle) réactive les étapes de l’apprentissage de la langue maternelle, apprentissage qui, lorsque tout fonctionne bien pour l’enfant, peut être exaltant, car l’enfant qui commence à parler est généralement très valorisé, même si cette entrée dans le langage articulé repose sur une expérience première de séparation (le passage délicat du stade préverbal au langage articulé).
La langue étrangère, qui est une langue sans stade préverbal, sans corps (car non transmise, au tout début de la vie, par la mère (ou son substitut)), hors matrie dans les termes de Michel Foucault ([2001] 2009), rejoue la séparation dans ces différentes étapes tout en renvoyant sans cesse, en séparant, à cette langue d’origine, à cet in matrie initial. La langue étrangère renverrait à cette dialectique de la séparation et du lien, tout comme l’enfant se sépare pour commencer à parler tout en maintenant le lien. Dans les termes de Ralph Greenson ([1950] 1978, 41-2), « speech is a means of retaining the connection with the mother as well as of becoming separated from her. » En d’autres termes, en réactivant les phases de la langue maternelle, la langue étrangère parlerait du lien. Du lien à l’entourage, du lien au primary caregiver (statistiquement la mère ou le père ou leurs substituts) et du lien à la langue maternelle. Ce qui confère à l’enseignement de la langue étrangère un statut particulier par rapport aux autres disciplines, où l’évaluation peut prendre un sens particulier, ce qui nécessite de s’interroger sur la façon dont la langue maternelle peut être affectée indirectement lorsqu’on évalue la langue étrangère, et notamment lorsqu’on en évalue la prononciation.

15H30 : Description de quelques procédés linguistiques de l’ironie, par le biais des tweets sur les transports en commun en français et en polonais
Małgorzata Niziołek (Université Pédagogique de Cracovie).

L’objectif de cette intervention est de décrire quelques procédés linguistiques français /polonais de l’ironie et d’exposer les différents problèmes liés à son extraction. Pour cela, nous nous appuierons sur les tweets français et polonais qui ont pour sujet les transports en commun. Tout ce travail s’inscrit dans le cadre d’un vaste projet qui a débuté en 2018.
 

Annonce (PDF, 86.11 Ko)

DéLiCorTAL : Quels observables linguistiques pour les textes ? Et pour quels parcours interprétatifs ?

Activités collectives, Séminaire Delicortal Le 11 mars 2022
Complément date

13h30-15h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Veil RDC salle 002

Damon Mayaffre CR MDR
(UMR 7320 Bases, Corpus, Langage -  Université Côte d'Azur)


Les unités pertinentes du texte restent à ce jour une énigme. La lettre ? Le mot ? Le syntagme ?...  En d'autres termes, qu'est-ce qui fait texte selon l'expression de Jean-Michel Adam ? Qu'est-ce qui caractérise par exemple les textes d'un auteur, d'un style, d'un genre, d'une époque ? Au sein de corpus textuels numériques, la statistique textuelle et aujourd'hui le deep learning mettent au jour des "saillances" sur lesquelles le chercheur pourra cheviller son interprétation. Le parcours méthodologique sera appliqué au discours présidentiel français de Charles de Gaulle à Emmanuel Macron (1958-2022).

Présentation (PDF, 1.19 Mo)

DéLiCorTAL : Variations formelles des locutions du français : approche lexico-syntaxique

Activités collectives, Séminaire Delicortal Le 2 mars 2022
Complément date

11h à 12h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Variations formelles des locutions du français : approche lexico-syntaxique

Marie-Sophie Pausé

post-doctorante au LIDILEM (projet Prefab, Action "Phraséologie et Pragmatique")
 

D’abord considérées comme la bête noire de certaines théories (Chafe 1968), les locutions font aujourd’hui l’objet de nombreux travaux. Du fait de leur combinatoire particulière, ces dernières posent problème dans divers domaines d’application, notamment en Traitement Automatique des Langues, en traductologie et en didactique.
Cette présentation portera sur des travaux orientés vers l’élaboration d’un modèle de description systématique des locutions françaises ; ceci dans l’objectif de prévoir leurs variations formelles — paradigmatiques et syntagmatiques. Nos recherches exploitent les données du Réseau Lexical du Français (RL-fr, voir Lux-Pogodalla et Polguère 2011 et Polguère 2014), qui contient environ 3000 locutions appréhendées sous l’angle de la lexicologie explicative et combinatoire (LEC, cf. Mel’čuk et al. 1995). La LEC offre des outils de description homogène, qui permettent une modélisation précise de la combinatoire des unités lexicales — lexèmes et locutions. La combinatoire des unités lexicales se voit exploitée au sein de notre modèle, qui identifie les structures lexico-syntaxiques (SLS) des locutions (Pausé 2017). Chaque locution est associée à ses unités lexicales constituantes, ainsi qu’au patron syntaxique correspondant. La plus grosse tâche consiste alors à confronter les emplois des locutions à leurs propriétés sémantiques et à leurs SLS, afin de mettre en lumière des régularités expliquant le blocage (ou non) de certaines variations. Quelques cas de variations seront abordés afin d’illustrer nos résultats.

DéLiCorTAL : Ethnographie linguistique post-numérique : l’émergence du répertoire sémantique

Activités collectives, Séminaire Delicortal Le 10 décembre 2021
Complément date

de 14H00 à 17H00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Dr Agnieszka Lyons
Maître de Conférences en linguistique appliquée
Queen Mary University, Londres


La recherche en données massives et en linguistique apporte des éclairages utiles sur les patrons dans le système complexe du langage humain, tels que la fréquence de mots ou de constructions grammaticales ainsi que sur les évolutions diachroniques de la langue. Ils peuvent avoir un impact significatif sur la compréhension de nos modes de communication dans diverses situations et nous mener à des améliorations majeures des outils de conversation numériques dont nous disposons. Malgré les apports d’une telle approche, les données massives ont aussi leurs limites, notamment sur les questions liées à l’accès aux données ou à la représentativité de certains corpus. Les résultats sont également détachés de l’individu et de son vécu de ses expériences langagières, ce qui ne permet pas d’observer les processus de construction et les usages des systèmes de communication individuels. Je désigne ces derniers par « répertoires sémiotiques ».
Dans cette conférence, je défendrai l’idée que la recherche en communication doit tenir compte de l’individu en réseau, c’est-à-dire contextualisé physiquement dans son environnement, de manière à comprendre comment les individus emploient le langage à des fins spécifiquement communicationnelles et relationnelles, et comment ils négocient l’émergence de traits et d’applications linguistiques de manière à ce qu’ils aient du sens pour eux. J’illustre cet argument à l’appui d’une analyse de données de terrain composées d’échanges d’un petit groupe d’individus sur WhatsApp, ces échanges étant eux-mêmes extraits d’un corpus de données recueillies dans le cadre d’un projet plus ample en ethnographie linguistique. L’analyse montrera qu’une approche par l’ethnographie linguistique post-numérique, qui explore aussi le vécu des « interactants » et leurs expériences de la communication multimodale, nous permet d’accéder aux significations sémantiques et pragmatiques des énoncés dans leurs contextes spécifiques. En me référant à la ressource dont les utilisateurs de la langue font montre et à leur créativité dans leurs échanges quotidiens j’apporte un éclairage sur les processus à l’œuvre dans l’émergence du répertoire sémantique.
 

Présentation (PDF, 4.96 Mo)

S'abonner à Séminaire